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Accelerator Summit 2015

Le Shift à l'Accelerator Summit

Le Shift à l'Accelerator Summit

Le Shift était invité aujourd’hui à l’Accelerator Summit de Dublin. Premières impressions à chaud sur une séquence bien chargée (2 keynotes et 14 tables rondes)

L’an dernier au European Accelerator Summit à Numa les préoccupations du monde de l’accélération tournaient principalement autour de leur Business Model, de leur financement et de leur pérennité. Force était de constater que travailler uniquement avec les startups (aussi brillantes soient-elles) ne suffit pas à pérenniser ces dispositifs, même lorsqu’on prend part au capital en échange de l’accompagnement prodigué.

Aujourd’hui à l’Accelerator Summit, on constate que les accélérateurs ont déjà fait un pas en direction des grands groupes et des « corporate » friands d’innovation qui voient dans la collaboration « startup + grand groupe » un moyen de secouer leur inertie et de ré-engager leurs effectifs dans une démarche entrepreneuriale.

Dans la salle aujourd’hui, pas un accélérateur qui ne cherche activement ou ne travaille déjà avec des grands comptes. Les préoccupations shiftent donc sur la performance : trouver les meilleures startups (en affinant sa proposition de valeur), valoriser sa cohorte (portefeuille de startups) et capitaliser sur ses alumni, diversifier son portefeuille de partenaires, et collaboration avec les grands comptes oblige, se verticaliser (i.e. se spécialiser dans un métier, un secteur d’activité).

C’est d’ailleurs la thématique de la keynote d’ouverture de ce sommet qui rassemble 125 personnalités du monde de l’accélération pour échanger bonnes pratiques, apprentissages et expérience entre pairs.

Se verticaliser (ou pas)

L’invité de prestige de notre première keynote est Sean O’Sullivan, un self-made man au passé rocambolesque et au CV atypique, aujourd’hui à la tête de SOS Ventures, un fonds qui opère 4 accélérateurs verticaux : Food-X [New York], accélérateur sur la verticale « food business » (difficile à traduire pour nous autres français attachés à la gastronomie), HAX [Shenzhen] accélérateur de projets hardware (souvent cité avec YC) , Chinaccelerator [Shangaï] accélérateur dédié aux startups qui visent le marché chinois, et IndieBio [San Francisco] spécialisé dans les projets biotechnologie early stage.

“Acceleration is the New Venture Capital” – Sean O’Sullivan.
C’est au travers des nombreux accélérateurs qui investissent quelques dizaines/centaines de milliers d’euros dans les startups à l’entrée dans leurs murs qu’une nouvelle forme d’investissement prend corps aujourd’hui : le nouveau « first round of funding ».

Pourquoi se verticaliser ?

Sean O’Sullivan est assez dissert sur le sujet, qu’il maîtrise au vu du succès de ses propres dispositifs très spécialisés. La réponse est limpide : on choisit une verticale pour être le meilleur dans son domaine et attirer les meilleures startups. Et par extension les meilleurs partenaires et investisseurs.
Etre focus sur une thématique donnée permet de se spécialiser dans un métier, une filière et ainsi

  • D’attirer les meilleures startups dans son programme (le nerf de la guerre)
  • De rester focus au lieu de se disperser
  • De créer et de maîtriser l’écosystème et les réseaux autour (unfair advantage)
  • D’attirer plus rapidement et plus facilement des investisseurs, ciblés.

“If you own the applicants flow for one vertical, you can spot the best companies” — Sean O’Sullivan

Au-delà de ces avantages stratégiques indéniables, opérer dans une verticale permet selon Sean de remplir pleinement sa fonction d’accélération. Qui ne consiste pas à investir dans les startups pour quelques parts (Do More With Less) mais bel et bien à accélérer leur développement (Do More Faster). Le job de l’accélérateur consiste à livrer en un concentré des années d’expérience métier aux newbies pour qu’ils aillent plus vite. En attaquant une verticale avec un niveau d’expérience élevé, on remplit pleinement ce rôle qui est d’apporter plus rapidement l’expertise de tout un secteur : expertise métier, technique, marketing, partenariale. Voire même d’accélérer les moyens de production et de distribution.

“When you have the right level of expertise, you have a lot to offer them and they choose you » — Sean O’Sullivan

Vertical ou géographique ?

L’autre modèle d’accélération consiste à dupliquer géographiquement son concept comme le fait TechStars (présent à Boulder, New York City, Boston, Seattle, San Antonio, Austin, Chicago et Londres). Un modèle fortement tourné vers le développement économique d’un territoire particulier mais qui, selon Sean, ne peut pas prospérer davantage ni résister à terme à l’explosion de la bulle actuelle. Contrairement aux accélérateurs verticaux qui devraient tirer leur épingle du jeu.

Plus solides car advantage tournés vers le ROI ?
Si l’offre des verticaux se spécialise, leurs motivations restent claires et tournées vers le ROI. En moyenne sur ses 4 dispositifs, Sean annonce un ROI de 38% (tout dollar investi dans « ses » startups rapporte 1.38 $ l’année suivante). Il serait intéressant dès lors de comparer les ROI de différents accélérateurs (verticaux et généralistes) sur leurs différentes cohortes.

La recette du succès selon Sean O’Sullivan n’est donc pas de bâtir localement mais de choisir le meilleur territoire pour sa verticale (ex l’Asie pour tout ce qui est hardware) et de s’implanter là-bas. Et pour le choix de sa verticale ? Rester absolument à l’écoute des tendances et du marché… Ça tombe bien c’est l’un des objectifs du Web Summit qui démarre demain.

3 Comments

  1. gmaubon dit :

    Merci pour l’article c’est très intéressant. Est-ce que dans votre ressenti, les accélérateurs US ont les mêmes visions que leurs homologues européens ?

    • le-shift dit :

      Pour les quelque américains qui étaient là (TechStars / OneEleven / 500 Startups) oui le ressenti semblait partagé. Difficile d’extrapoler à tous…

  2. tristanlegros dit :

    Super article, merci!