Lorsqu’Antoine pitche son projet, il part de l’hypothèse qu’il est compliqué pour de jeunes parents de gérer la relation avec leur assistante maternelle : calcul du salaire, gestion des feuilles de paie, administratif… autant de tâches un peu rébarbatives qu’il envisageait de faciliter pour les parents via une plateforme d’assistance.
Dès les premières rencontres avec de jeunes parents, l’équipe s’aperçoit que ceux-ci ne trouvent pas cela si compliqué ou bien qu’ils « font avec parce qu’ils sont bien obligés ». Pas un besoin crucial de résoudre le problème donc… L’équipe va donc interroger l’autre face du marché : les assistantes maternelles. Et découvre que de leur côté, la gestion de la relation avec les parents pose souvent problème. Notamment le calcul précis du salaire et des congés payés. Ces différends ternissent dès le début le lien avec les parents ce que les assistantes maternelles déplorent car elles ont à coeur leur métier et aimeraient s’occuper des enfants sereinement.
Antoine découvre le coeur du problème : chaque assistante maternelle doit faire face à ce genre de différend pour tous les enfants qu’elle garde (entre 2 et 4 enfants – et autant de familles – par an). Sur le long terme, c’est un problème épineux et récurrent. L’équipe a donc pivoté pour proposer un service d’assistance… aux assistantes maternelles :)
Bonjour Antoine ! Tu as participé au ShiftCamp, qu’est-ce que tu as appris concrètement pendant ces 2 jours ?
En arrivant au ShiftCamp, j’avais déjà de bonnes notions du Lean Startup (j’avais lu Eric Ries et Ash Mauria, bref je m’étais intéressé au sujet). Mais rien ne vaut une bonne mise en pratique en situation réelle !
Ce qui m’a vraiment marqué, c’est cette approche terrain, particulièrement le moment où on sort faire nos interviews client. On prend une claque.
Donc l’enseignement majeur que je retiendrais de ces deux jours c’est d’avoir une démarche itérative à tous niveaux.
Notre équipe était en train de préparer ses interviews à la cantine : on peaufinait nos questions, on jouait sur les mots, on essayait finalement d’avoir un questionnaire parfait… Et en fait on repoussait le moment de se jeter à l’eau.
Quand on a fini par sortir – parce qu’on nous a poussés dehors ;) – en l’espace de 15 minutes toute notre préparation a volé en éclats. On aurait pu passer des heures à préparer ces interviews si on ne nous avait pas poussés dehors. Finalement c’est plus efficace de se jeter à l’eau avec 2 ou 3 idées maîtresses et de revoir ou affiner notre approche dès qu’on a les premiers retours.
J’aurais tendance à dire que le ShiftCamp ce n’est pas tant une méthode qu’on s’approprie mais un état d’esprit dont on s’imprègne. Une façon de voir les choses, en rupture avec le modèle éducatif français.
J’ai aimé le côté rythmé, le fait d’avoir des deadlines régulières. (Par rapport au SW où c’est plutôt: « ok, les équipes sont faites. On se revoit dimanche à 16h pour les pitchs. ») Ça permet d’éviter de passer les 2 jours sur 5% du sujet.
Avec quel bagage es-tu reparti à l’issue de ces 2 jours ?
J’ai appris
– La nécessité d’aller VITE confronter ses idées, ses hypothèses.
– L’importance du ciblage client. Il doit être précis sans quoi les résultats des interviews peuvent être faussés.
– La proposition de valeur doit être unique.
A ceux qui nous lisent et qui ne connaissent pas le concept, que dirais-tu pour les encourager à venir ?
Je leur dirais « No talk, all action. Just do it. »
On passe un bon moment « cool » et instructif à la fois, avec des belles rencontres.
Prochain ShiftCamp à Rennes en mai 2016 ! Stay tuned!